1941 : Savoir être Maman, ou l’éducation des parents

Publié en 1941 chez Aubier, éditions Montaigne, collection « L’Enfant et la vie ».
342 pages [322 en 1945].

Préface du R. P. Poucel S. J.

En exergue : « A toutes celles qui se croient mères / parce qu’elles ont des enfants / M. C. »

Reparu en 1945 chez le même éditeur, avec cette note : « Ce livre fut écrit en 1938. J’y ai ajouté des observations sur l’école que j’ai dirigée de 1939 à 1940. La lente fabrication due aux circonstances de la guerre retarda l’édition. Quand Savoir être Maman parut enfin en avril 1941, des passages importants se volatilisèrent. La censure d’alors avait les ciseaux pointus. / Dans cette nouvelle édition, je rétablis le texte original de 1938, et je bénis la liberté d’opinion. / Le chapitre XIII est nouveau. / M. C. »

Publicité parue dans Le Matin, 25 mai 1941

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Table des matières :

Lettre-préface du R. P. Victor Poucel, S. J.
Petite explication préliminaire sur une attitude personnelle.
Introduction.

PREMIÈRE PARTIE : Qu’est-ce que l’enfant ?
I. La mémoire
II. L’enfant naît poète et créateur
III. L’osmose spirituel
IV. Le rythme

DEUXIÈME PARTIE : Hygiène physique de l’enfant.
V. Le capital vital
VI. Alimentation
VII. L’air et les inadaptés urbains
VIII Le sommeil et la peur

TROISIÈME PARTIE : Hygiène mental de l’enfant.
IX. Les périodes sensibles et les caprices
X. Les sept péchés capitaux et leur transmutation
XI. Comment donner à l’enfant le sens social et le sens des responsabilités
XII. L’école active de Rabinath Tagore.
XIII. Mon école de guerre.
XIV. Le passage de l’enfance à l’adolescence.

QUATRIÈME PARTIE : Éducation spirituelle.
XV. Cette question de confiance… et quelques autres
XVI. Le secret
XVII. De l’amour à Dieu

Le livre et la critique :

  • Roland Tessier, « La bibliothèque », in Les Ondes, n°3, 11 mai 1941, p. 28 :

Toutes les pensées se tournent vers la famille et la formation de la jeunesse, espoir et force de la France.
Maryse Choisy vient de sortir sur le sujet un livre du plus grand intérêt : SAVOIR ÊTRE MAMAN.
C’est un guide complet, théorique et pratique, de la mère qui se penche anxieusement sur son enfant. Du premier âge à l’adolescence, comment soigner, éduquer, instruire ? Rien n’a été oublié. Comme dit le R. P. Victor Poucel dans sa lettre-préface : « Votre code de la Maternité ne m’a pas imposé la charge que vous sembliez redouter. Si gros qu’il paraisse, sa lecture ne m’apporte qu’un soulèvement de joie. Je l’aimerais plus gros, prolongé autant qu’il le faudrait pour vaincre toutes les mères jusqu’à ce qu’ils comprennent, que toutes vous remercient. Votre regard vigilant a pensé à mille choses. Les soins à donner au corps, ceux à donner à l’esprit ; ceux à donner à l’âme sont si attentifs, si judicieux, si minutieux et en même temps si naturels. »
SAVOIR ÊTRE MAMAN réunit dans ses 400 pages tout ce qui a été dit et fait en pédagogie. Ce livre s’attache surtout aux principes de l’école active et des méthodes modernes Dewey, Montessori, Decroly. 
Ce serait mal connaître Maryse Choisy que de se figurer qu’elle s’est contentée de suivre ses prédécesseurs. Son important apport est clair et intelligent, surtout dans le domaine où elle indique comment transformer les défauts en vertus.
Un livre d’une haute portée, dont on parlera longtemps.

  • Mario Meunier, in Journal des débats politiques et littéraires n° 461, 19 juillet 1941, p. 3 :

Maryse Choisy nous était connue par des essais, des romans, des reportages et des poèmes. Nous avions aimé son essai sur les Les systèmes de philosophie hindoue, quant à ses reportages, ils furent si frivoles et si « sensationnels », que leur auteur les retira du commerce en 1939, parce qu’ils ne correspondaient plus, écrit-elle, à son attitude actuelle. Ce retour à la foi et à la foi catholique nous vaut aujourd’hui un livre assez sérieux pour que le R.P. Victor Poucel, de la Compagnie de Jésus, ait accepté d’en écrire la préface. Cet ouvrage a pour titre : Savoir être maman et pour sous-titre : L’éducation des Parents. Il n’est, hélas ! que trop vrai que si les enfants sont mal élevés, c’est que leurs parents sont mal éduqués. Trop d’entre eux agissent comme si l’âme de leur enfant leur était donnée pour qu’elle se soumette à toutes leurs volontés, alors que cette âme ne leur a été confiée que pour qu’ils lui apprennent à user, un jour de sa volonté propre. Lorsque l’enfant naît, il est chargé de l’expérience des siècles et de la mémoire inconsciente de tous les aïeux qui l’ont devancé dans la vie. Le premier devoir est de respecter ce trésor en sommeil que représente l’âme du nouveau-né. En lui, tous les contraires sont neutralisés. Au fur et à mesure de sa croissance, ses virtualités se développent, ses qualités s’affirment et ses vices s’attestent. C’est alors qu’il sied, par une éducation intelligente et sensible, de sublimiser chaque instinct, de faire que chaque vice devienne une vertu, que chaque passion se transforme en pure et noble activité. Pour cela, il faut de la douceur, de la gaieté, du calme. Il faut que l’âme de la mère n’ait qu’à refléter ses sentiments d’amour et de tendresse, de sagesse et d’union, dans l’âme de son fils. L’enfant, en effet, est le miroir exact de l’âme de sa mère. « Savez-vous, mères, mes amies, écrit Maryse Choisy, que le cordon ombilical spirituel n’est jamais tout à fait rompu entre votre enfant et vous ? Si vous êtes exaspéré votre enfant l’est aussi. Si vous êtes aimable, il grandira doux, poli, travailleur. L’enfant prend consciemment ou inconsciemment les vibrations de sa mère. » Les chapitres, que l’auteur de Savoir être maman, consacre à la vie de l’enfant et de la mère au foyer, à la transmission des sept péchés capitaux, à l’hygiène mentale et à l’éducation spirituelle de l’enfant sont parmi les plus riches et les plus importants de ce livre aux pages salutaires. Maryse Choisy exagère sans doute lorsqu’elle jette, sur la foi de Rousseau, un trop grand discrédit sur toutes les méthodes éducatives passées, et vouloir faire tout autrement que jadis, on court le risque, dans un sujet aussi mystérieux et aussi délicat, de condamner le présent aux yeux de l’avenir. Cette réserve faite, nous pouvons conseiller la lecture de l’ouvrage. Petits et grands y trouveront avantage.