Hommage au cardinal Danielou

Communication de Maryse Choisy au neuvième colloque de l’A.M.R. sur « Le serpent et ses symboles » (14-15 décembre 1974) :

HOMMAGE AU CARDINAL DANIELOU

Il m’échoit donc, pour la neuvième fois, le périlleux honneur de donner le départ à nos entretiens spirituels.
La date et le sujet du présent colloque ont été choisis par le cardinal Danielou, en accord avec moi, quelques semaines avant sa mort. Il en parle même dans ses Mémoires posthumes, qui viennent de paraître. L’Alliance Mondiale des Religions a voulu respecter son désir.
Dès la création de l’Alliance Mondiale des Religions, le cardinal Danielou a été avec nous. J’avais participé au premier congrès mondial de la
World Fellowship of Religions à Delhi en 1965 et, en dehors de moi et d’un observateur de Rome (que nous appelions l’œil de Moscou), il n’y avait pas de représentation catholique. J’ai pensé que c’était à la France, fille aînée de l’Église, de créer l’équivalent à Paris, et de rendre l’invitation aux Anglo-saxons et aux Asiatiques.
Dès mon retour, je tâchai de mettre sur pied notre organisation.
Jean Danielou, qui n’était pas encore cardinal, se trouvait à Rome comme expert au deuxième concile du Vatican. Je lui écrivis. Avec cet enthousiasme et ce courage de jeune homme qu’il a conservés jusqu’à la fin de sa vie, il me répondit par retour : « Oui, bonne idée. » Sa participation active ne s’est jamais démentie. Il nous a soutenu sans réserve dans les difficultés du début.
Au premier congrès qui se tint à Paris, nous reçûmes à la fois un télégramme de Sa Sainteté le Dalaï Lama, et un télégramme de son Éminence le cardinal Marella, qui avait la charge du secrétariat pour les non-chrétiens et qui représentait ainsi officiellement le Vatican. De l’Inde, nous parvint aussi le télégramme de Sant Kirpal Singh Ji Maharadj (décédé le 21 août de cette année). Sant Kirpal Singh avait été reçu en audience par S.S. Paul VI.
Dès l’origine, nous avons pensé que l’Alliance Mondiale des Religions, dans un pays aussi « cartésien » que la France, devait se distinguer de tous les autres rapprochement œcuméniques par le fait que les scientifiques figureraient à part entière à côté des théologiens. Je salue avec attendrissement le professeur Chauchard et le docteur Larcher, qui sont avec nous de fondation.
Après notre grand congrès de 1966, où l’on énonça des thèmes généraux, comme dans tous les congrès de ce genre, le comité exécutif a estimé qu’il serait plus profitable, intellectuellement et spirituellement, de consacrer chaque année une table ronde à un sujet qu’on pourrait alors analyser en profondeur. Ainsi nous avons tenu en janvier 1967 un colloque sur
La survie après la Mort. En 1968, le colloque sur Anges, démons, et êtres intermédiaires fut inauguré par le professeur Etienne Souriau. En 1969 : Les Rêves. En 1970 : Les Apocalypses. En 1971 : La signification des Rites. En 1972 : Les Lieux Sacrés. En 1973, ce fut le colloque Tradition et Critique auquel prit part Maurice Druon.
Avant d’aborder notre thème, je tiens à rendre hommage à celui qui fut toujours avec nous.

Commentaires fermés.