Chronologie

1903-1904 — Enfance chez « tante Anna », la comtesse Anna de Brémont, dans le château de Saint-Jean-de-Luz. Maryse est éduquée par des précepteurs. Nombreux voyages : Saint-Moritz, Monte-Carlo, Nice, Paris, Biarritz, Londres, Vichy, Deauville, Venise, Sologne, Autriche-Hongrie, Algérie, Maroc, Jérusalem… Sa tante fréquente les casinos. A Paris, elle donne des réceptions où l’on peut croiser Ignacy Paderewski, Gabriele d’Annunzio, Paul Cambon, Jean Jaurès, Maurice Barrès, Léon Bérard…

1909 — Voyage en Normandie avec sa tante. Visite à Remy de Gourmont.

1911 — A huit ans, elle lit Ainsi parlait Zarathoustra, un récit sur saint François Xavier, une biographie de Jeanne d’Arc, six volumes sur Napoléon, un livre sur les amours de Dante et Béatrice. Elle suit les cours de danse de Raymond Duncan, où elle croise Isadora, sœur du professeur. Elle y rencontre le petit Robert, dont elle sera amoureuse trois ans. Elle veut être Jeanne d’Arc

1913 — « […] Marinetti que tante Anna avait lancé à Paris. Son manifeste futuriste fut le texte sacré de mes dix ans. Longtemps je fus amoureuse de lui en cachette ».

1914 — Au début de la guerre, tante Anna offre le château à la France, dont le gouvernement fait un hôpital. Elle s’installe alors avec Maryse à Paris, dans son appartement de la rue de Varenne. Maryse commence à écrire des vers, mais aussi « un roman interminable jamais terminé » et une tragédie sur Prométhée qu’elle achèvera en 1944. Elle veut être Guynemer, qui d’ailleurs vient dîner chez Tante Anna.

1917 — Alors qu’elle prépare le baccalauréat, Maryse découvre Villiers de l’Isle-Adam, « l’homme que j’ai le plus intensément admiré, parce que je l’ai admiré à quatorze ans ». Elle écrit la phrase « Vivre ? les serviteurs feront cela pour nous » qu’elle utilisera dans plusieurs de ses livres. Elle écrit Presque, qu’elle éditera en 1924. Elle se passionne pour les atomes et écrit le roman d’un atome d’azote, qu’elle proposera, en vain, dix ans plus tard à Grasset.

1918 — Tante Anna quitte Paris pour Londres, où son cousin Lord Clifford lui trouve « un pittoresque pied-à-terre avec un plafond peint par Angelica Kauffmann ». Bernard Shaw était leur voisin.Maryse Choisy est élue, sous le nom de Madame Zarchi, membre de l’Aristotelian Society.

1919 — Maryse commence ses études de philosophie et de sanscrit à Cambridge, au Girton College. Elle y a pour professeurs La Vallée Poussin en sanscrit, Dawes Hicks en philosophie, Frederick C. Bartlett en psychologie expérimentale, W.R. Sorley en morale et Bertrand Russell en métaphysique et mathématiques. Elle s’est inscrite aux pompiers volontaires. Elle rencontre Alice Liddell.Surtout elle rencontre Koumar, un maharadja considéré comme l’homme le plus riche du monde : c’est le coup de foudre. La veille de leur mariage, il meurt dans un accident de voiture. Suite au deuil, elle se réfugie dans les études : doctorat de philosophie, École de Médecine.

1920 — A Cambridge, Maryse fonde l’Association de ceux qui n’ont pas de mission (A.N.O.M.). « En furent exclus ceux qui se croyaient indispensables ».

L’Aristotelan Society lui donne pour adresse : 20, rue Chalgren, Paris, XVIe.

1921 — Maryse est licenciée de philosophie. Elle rencontre Albert Einstein.

1922 — Un soir, sur un coup de tête, elle prend l’Orient-Express, descend à Vienne et va chez Freud. Celui-ci lui apprend un peu brutalement qu’elle est une enfant illégitime. Tante Anna meurt peu de temps après son retour de Vienne.

1924 — Publication, aux Editeurs associés, de Presque, quasi-roman.

Elle part pour la première fois en Inde, à Bénarès, où elle est envoyée comme chargée de cours en psychologie expérimentale par son College. Elle rencontre Rabindranath Tagore dans le Bengale. C’est là qu’elle est initiée à la danse et aux yogas.Elle participe au Congrès de Philosophie commémorant le septième centenaire de l’Université de Naples (devait venir Einstein) auquel étaient conviées de nombreuses Universités et Académies du monde. Son intervention porte le titre La création mentale avec référence spéciale à la création artistique.

Les Actes du Congrès lui donne pour adresse : 7 Adam Street Adelphi London W.C. 2 (Inghilterra).

1925 — Elle accepte une invitation de Paul Bourget, dont le mépris pour Romain Rolland la choque. C’est à cette réception qu’elle rencontre René Guénon. Elle fréquente les surréalistes et le salon du Mercure de France où elle amène son serpent. Amitié particulière avec Rachilde. Grande amitié avec Jules de Gaultier.

1926 — Maryse soutient sa thèse sur Les Systèmes de philosophie védanta et samkya.

En janvier, elle préside à Pau une conférence de Jacques Dyssord sur Paul-Jean Toulet. Elle y rencontre Léon Bérard, Henry Bernstein et Marcel Achard.

Elle habite un petit studio rue Jules-Breton et lit Nietzsche, Wilde et Villiers de l’Isle-Adam.

1927 — Publication, chez Alcan, de La Chirologie, avec une préface de Jules de Gaultier.Publication de Mon cœur dans une formule. Le roman est sur la liste du Femina mais sera retiré pour des raisons non littéraires.

En août, elle s’engage pour les vendanges en Touraine, puis en Catalogne. En rentrant à Paris en octobre, et fait paraître, dans L’Intransigeant, « Les impressions de vendangeuse ».

1928 — Elle se fait embaucher comme femme de ménage dans un bordel. Publication, chez Montaigne, collection du Gay Savoir, d’Un mois chez les filles, reportage. Paul Morand, Georges Le Cardonnel, l’abbé Brémond en disent du bien.

1929 — Publication, aux Editions de France, d’Un mois chez les hommes, reportage.

Dans Les Œuvres libres n°99 de septembre, parution de La Grande chose, nouvelle inédite.

1930 — En janvier, elle participe au « Salon des écrivains » en exposant – aux côtés de Mme et André Sikorska, Sacha Guitry, André Billy, Bernard Grasset, Paul Valéry, Lucie Delarue-Mardrus, la Comtesse de Noailles – Les Sept planètes, « dont quatre sont momentanément éclipsées puisqu’on ne peut saluer que « Delteil solarien », « Rachilde lunarienne » et M. Choisy elle-même « vénusienne » ». (L’Européen, 29 janvier 1930).

Publication, chez Montaigne, collection du Gay Savoir, de L’Amour dans les prisons, reportage.

Publication, aux Editions des Portiques, de Quand les bêtes sont amoureuses.

Publication, aux Editions du Tambourin, de Le Vache à l’âme, roman.

1932 — Publication, chez Gallimard, de Le Veau d’or.

Publication, à la Librairie Bernardin-Béchet, de Le Tour du cœur en 80 battements, essai de stratégie amoureuse.

Le 28 avril, à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) naissance de sa fille Colette, prénommée ainsi en hommage à l’écrivain Colette qui fut la marraine. André de Fouquières était le parrain. Décèdera le 23 décembre 2001.

1933 — Publication, aux Editions Baudinière, d’Un mois chez les députés, reportage fantaisiste.Publication, chez Flammarion, de Don Juan à Paris.

1934 — Dans Les Œuvres libres, parution de Maman, roman inédit et complet.

Le 6 février, Maryse est à l’intérieur de la Chambre des Députés.

1936 — Publication, aux Editions Baudinière, de La Staviskose, satire.

Publication, aux Editions Baudinière, de Le F :. Patouillard, satire : livre de reportage sur la franc-maçonnerie.

Dans Les Œuvres libres n°178 d’avril, parution de Le Roi des rois, nouvelle inédite.

1937 — Dans Les Œuvres libres n°198 de décembre, parution de Jeux, roman inédit et complet.

1939 — Maryse retire du commerce ses trois premiers reportages.

Elle se marie avec le journaliste Maxime Clouzet, directeur de l’hebdomadaire Axes, rédacteur politique aux services parisiens de L’Éclaireur de l’Est et collaborateur de l’Agence Radio.

1940-1945 — Durant la guerre, Maryse fait porter régulièrement des victuailles à des amis emprisonnés à Fresnes.

1940 — Dans Pour Elle n° 18 de décembre, parution de Miracle 1940, nouvelle.

1941 — Parution en épisodes du Portrait de Juliette Delmet dans Pour Elle, de février à avril.

En avril et mai, dans Pour Elle n° 38 et 39, parution de « Divorce, l’opinion de Maryse Choisy ».

1942 — Publication, chez Alsatia, de Contes pour ma fille, qui contient, en condensé, son Roman d’un atome d’azote qu’elle écrivit en 1917.

Publication, aux Editions Jean-Renard, de Le Portrait de Juliette Delmet.

Publication, aux Editions Jean-Renard, de Fugues, poèmes.

1943 — Publication, aux Éditions Jean-Renard, de Le Thé des Romanech, premier de la série « Les Atlantides ».

1945 — Publication, chez Aubier-Éditions Montaigne, de Savoir être maman ou l’éducation des parents, avec une préface du R.P. Poucel S.J.

Publication, aux Éditions Ariane, de Contes de fées, illustrés par l’auteur.

A bord d’une jeep conduite par un commandant de la Division Leclerc, elle a un accident. Blessée à la tempe gauche et durant un temps dans le coma, elle subira durant six mois les conséquences de cet accident : elle se sent idiote. Elle se lance alors dans l’automatisme en peinture et écriture.

1946 — Publication, aux Éditions de Flore, d’Amarella, roman.

En janvier, elle fonde la revue Psyché, « Revue Internationale de Psychanalyse et des Sciences de l’Homme ».

1947 — Maryse expose ses œuvres picturales dans une galerie de la rive gauche.

1948 — Publication, aux Éditions Psyché, de L’Anneau de Polycrate – De la culpabilité collective.

Publication, aux Éditions du Mont-Blanc, collection Action et Pensée, de La Métaphysique des Yogas, avec un avant-propos de Paul Masson-Oursel.

1950 — Publication, à L’Arche, collection Commentaires, de Qu’est-ce que la psychanalyse ?

Publication, à L’Arche, collection Commentaires, de Psychanalyse et catholicisme.

1952 — Second voyage en Inde. Ce voyage s’insère dans une mission scientifique : engagée dans une recherche psychosomatique sur les émotions, Maryse, équipée d’électrocardiographes et électroencéphalographes, étudie le métabolisme des yoguins en méditation. Durant ce voyage, elle rencontre Jawaharlal Nehru et Indira Gandhi, qu’elle interview pour Combat. En voyant le Sivanandashram, elle reconnaît un paysage mystérieux qu’elle avait peint en 1945 après son accident et qu’elle avait jusque-là cru imaginaire.

1953 — Elle organise à Rome un congrès de psychothérapie catholique, au cours duquel Pie XII reçoit officiellement les psychanalystes pour la première fois.

1954 — Publication, chez Aubier-Éditions Montaigne, de Le Scandale de l’amour.

Publication, chez Aubier-Éditions Montaigne, de Problèmes sexuels de l’adolescence.

1955 — Publication, aux Éditions Tequi, de Le Chrétien devant la psychanalyse.

1957 — Publication, chez Hautefeuille (Caractères) et le Club des Amis de Maryse Choisy, de Le Serpent, deuxième de la série « Les Atlantides ».

Publication, chez Hautefeuille (Caractères) et le Club des Amis de Maryse Choisy, de Tes yeux m’ont vu, troisième de la série « Les Atlantides ».

1959 — Publication, aux Éditions Psyché Romans, de Les îles s’enfuirent, quatrième de la série « Les Atlantides ».Publication, par le Club des Amis de Maryse Choisy, du livre de Bernard Guillemain, Maryse Choisy ou l’amoureuse sagesse.

La parution de Psyché s’interrompt à la fin de l’année.

1963 — Publication, aux Éditions Universitaires, de Teilhard et l’Inde.

Réapparition de la revue Psyché pour un numéro spécial consacré à René Laforgue mort l’année précédente.

1965 — Publication, aux Editions du Mont-Blanc, de L’Être et le silence.

Elle fonde l’Alliance Mondiale des Religions, « pour travailler au rapprochement des hommes religieux de toute appartenance ».

Troisième voyage en Inde, à Delhi et dans les Himalayas. Elle revient avec une chienne sacrée, Shakti.

1968 — Publication, aux Éditions du Mont-Blanc, d’Exercices de Yoga.

Publication, aux Éditions du Mont-Blanc, de Mais la Terre est sacrée…

1969 — Elle organise à Paris une conférence du swami Chidananda, rencontré lors de son voyage en Inde de 1952.

1970 — Publication, aux Éditions du Mont-Blanc, de Moïse.

Publication, aux Éditions EP, collection En Marge, de La Guerre des sexes.

Quatrième voyage en Inde. A Dharmsala, elle rencontre le Dalaï Lama.

1971 — Publication, aux Éditions du Mont-Blanc, de Mes enfances, mémoires (1903-1924).

1973 — Cinquième voyage en Inde. Nouvelle rencontre avec le Dalaï Lama, qui donnera le livre de dialogues paru l’année suivante.

1974 — Publication, aux Éditions du Mont-Blanc, de Potala est dans le ciel, dialogues avec le S.S. Dalaï-Lama.

1977 — Publication, chez Émile-Paul, de Sur le chemin de Dieu on rencontre d’abord le diable, mémoires (1925-1939).

1979 — 21 mars : meurt à Paris.