Publié en 1929 aux Éditions de France.
254 pages.
En exergue, sur la page de titre, une citation de Théodore de Khora : « Le moine doit être comme le sel : le sel qui est sorti de l’eau s’évanouit au contact dissolvant de l’eau ; le moine qui est sorti de la femme se perd au contact de la femme. »
Au début de l’ouvrage, deux photographies de Maryse Choisy déguisée en homme et plusieurs documents reproduits : deux sceaux, une lettre de Maryse Choisy à Joseph Delteil, avec l’enveloppe.
L’ouvrage est dédié « aux deux responsables de mon expédition. / 1° Au compagnon de route qui m’a aidée à exécuter ce projet. / En toute amitié. / 2° Au journal HESTIA qui l’a inspiré, […] / En toute inimité, / M. C. »
Table des matières :
AVANT-PROPOS
CHAPITRE PREMIER : Comment j’ai pénétré au Mont Athos
CHAPITRE II : Ma première nuit parmi les hommes
CHAPITRE III : Demi-viol socratique entre vie et mort
CHAPITRE IV : Un peu d’histoire…s
CHAPITRE V : Vive la paresse
CHAPITRE VI : Et l’intelligence ?
CHAPITRE VII : Retour à la femme
CHAPITRE VIII : Quelques autres couvents
CHAPITRE IX : Couvents de femmes
CHAPITRE X : Flirt avec l’acropole
APPENDICE
Le livre et la critique :
- Les Treize, « Les Lettres », in L’Intransigeant, 2 août 1929, p. 2 :
Mme Maryse Choisy se plaît à étonner ses contemporains et la joie qu’elle éprouve à les étonner lui donne toutes les audaces.
Après un premier reportage à peine scandaleux (Un Mois chez les Filles), voici un reportage sensationnel : Un Mois chez les Hommes. Mme Maryse Choisy est allée au mont Athos, où aucune femme n’a jamais pénétré. Sous un déguisement masculin des plus méticuleux, Mme Maryse Choisy s’est forgée une âme d’homme. Elle a pu, cousue dans un matelas en compagnie d’un cafard, et protégée par un confrère complaisant, débarquer au mont Athos sans encombre.
Mme Maryse Choisy écrit dru, sonore et ferme. Une forte culture lui permet de dangereuses acrobaties dont elle s’amuse peut-être encore plus qu’elle ne nous amuse. Son audace de langage rappelle assez souvent Delteil, surtout quand elle traduit. Ces légendes recueillies au mont Athos, c’est presque une parodie de Jeanne d’Arc ! Parodie savoureuse d’ailleurs, car Mme Maryse Choisy a du talent, du « cran » aussi et un goût robuste de la perversité, qui pimente sans hypocrisie le récit de ses aventures parmi les moines et les novices du mont Athos.
- Micheline Deroyer in Le Mercure africain n° 261, 25 août 1929, pp. 2059-2060 :
Maryse Choisy était déjà l’auteur d’un reportage qui s’intitulait : « Un mois chez les Filles ». Le titre était affriolant. « Un mois chez les Hommes » est un titre au moins aussi aguicheur. Par dessus le marché, l’écrivain, pour se documenter, n’a point hésité, sous un déguisement extraordinaire, à pénétrer dans les monastères du Mont-Athos, où jusqu’à présent aucune femme n’avait pu entrer. Cousue dans un matelas, un confrère soigneux l’a accompagnée et fait débarquer parmi « les hommes ».
La relation de son aventure est savoureuse et drôle. Son style substantiel, prompt, étonnant est rempli d’images, de tournures, qui rappellent Joseph Delteil.
Maryse Choisy ne ressemble à aucune autre femme. Elle a un cran, une audace, un goût de l’extraordinaire, un appétit de perversité qui se traduisent aussi bien dans sa vie que dans ses livres.
Certes, elle a de la personnalité. Et elle est sympathique, parce qu’elle est vaillante.
- ? in L’Algérie Nouvelle, décembre 1929, p. 4 :
Après avoir passé un mois chez les femmes, dans les agences louches, les cabarets équivoques, sur tes trottoirs ou dans les lupanars, Mme Maryse Choisy a vécu un mois chez les moines des couvents du Mont Athos. Ce que l’on retient le mieux de l’ouvrage c’est que Mme Maryse Choisy s’est déguisée en homme, qu’elle s’est fait couper les seins et que pour compléter son déguisement elle a trouvé à Stamboul un caoutchouc, – un appareil perfectionné, avec un petit robinet, mignonnet, le tout recouvert d’une gaze couleur chair cuite. Grâce au caoutchouc de Stamboul Mme Choisy changea, sans donner l’alarme, de sexe. On apprend encore dans ce livre que Mme Maryse Choisy a un amant et que M. Delteil est son ami.
Au fond tout cela ne nous intéresse guère. Quant aux moines et aux saints du Mont Athos ce qu’en rapporte Mme Choisy nous intéresse encore moins.